dimanche, avril 19, 2009

LE JUSTE SALAIRE


LE JUSTE SALAIRE

Tout le monde – à l’exception du patronat et de nos dirigeants politiques – le reconnaît, aujourd’hui, il est impossible de vivre avec le Smic pour seul revenu…

Avec à peine plus de 1 000 euros nets par mois, on ne vit pas, on survit, on vivote, on se débrouille...Alors, imaginez avec un RMI, le minimum vieillesse ou le RSA.

C’est pour cela que, à la CFTC, nous avons calculé le montant de ce que nous qualifions de “juste salaire”, c’est-à-dire le salaire qui permet à un travailleur et à sa famille de vivre en assurant à la fois le minimum vital (nourriture, logement, habillement, santé), mais aussi la possibilité d’accéder à un minimum de biens culturels nécessaires pour relever les défis de la société française de ce début de XXIe siècle et de se constituer une épargne.

Ce juste salaire devrait s’élever à 3 400 euros nets pour une famille composée de deux adultes et de deux enfants habitant dans la banlieue d’une grande ville.

On est loin du compte; on est loin de la proposition –que tout le monde trouvait osée, à l’époque– d’une certaine candidate à l’élection présidentielle qui revendiquait un Smic à 1 500 euros…dans cinq ans.

Notre chiffrage concerne, certes, une famille fictive, mais il est corroboré par de nombreux reportages ou enquêtes consacrés à des familles réelles dans les médias.


Ce chiffre vous paraît élevé?

Regardez autour de vous, interrogez vos proches, vos enfants, vos amis…et vous verrez que nous avons raison.

Ce chiffre vous paraît toujours élevé ?

Comparez-le au revenu des grands patrons du CAC 40 ou aux dividendes versés aux fonds de pensions.

Il est urgent que les pouvoirs publics s’inquiètent d’un tel déséquilibre qui va grandissant pour éviter que la colère monte.

Certes, nous ne parviendrons pas, du jour au lendemain, à rétablir l’équilibre en faveur des salariés, mais si nos dirigeants pouvaient prendre conscience que l’heure est grave, nous aurions gagné.

Pour une famille fictive composée de deux adultes et de deux enfants habitant dans la banlieue d'une grande ville, voici quel serait, selon la CFTC, son budget idéal:

Dépenses:

Logement 1 200 €
Nourrice 400 €
Transports 275 € (carte orange + voiture)
Alimentation 600 € (courses « familiales »)
Repas de midi 200 € (semaine)
Cantine 120 €
Habillement 80 €
Taxe d’habitation 150 €
Diverses charges 170 € (EDF, gaz, eau, assurances)
Santé 50 €
Culture 50 € (connexion Internet …)

Recettes

Allocations familiales (allouées à la constitution d’une épargne) 300 €

Total budget 3 300 €

Besoin en salaire net (individuel) 1 650 €

Le fric d’abord

On est bien loin de la répartition idéale des richesses. Celle des fameux trois tiers –un tiers pour les actionnaires, un tiers pour l’investissement et le dernier tiers pour les salariés.

Total qui est l’entreprise du CAC 40 qui dégage le plus de bénéfices en 2008 annonce dans le même temps 555 suppressions de postes d'ici à 2013.

Le groupe pétrolier n’a pas pris de gants. Le contexte ne s’y prêtait pourtant guère. Ce nouveau plan de restructuration venant s’ajouter à tant d’autres. Total affiche pourtant le plus gros profit jamais réalisé par un groupe français:13,9 milliards d'euros pour 2008. L’annonce dépasse l’entendement.

Le groupe pétrolier semble ostensiblement guidé par une pure logique de rentabilité maximale.

Organisations syndicales et partis politiques de tous bords ont été sonnés par un tel mépris. Le gouvernement, lui, est divisé. Luc Chatel, a simplement jugé la décision du pétrolier “maladroite”. Laurent Wauquiez a été un peu plus compatissant en jugeant ces suppressions d’emplois “scandaleuses”, puis demandé à Total “un geste pour l'apprentissage et l'emploi des jeunes”. Quant au Premier ministre, François Fillon, il est outré que l’on puisse critiquer l’un des fleurons de l’entrepreneuriat français.

Total n’en est pas à son premier écart de conduite. S’affranchissant du code éthique prôné par Laurence Parisot depuis son arrivée à la tête du Medef.

Total aurait dû “donner l’exemple face à ces résultats spectaculaires, enrage la fédération CMTE-CFTC. Toutes les pistes n’ont pas été étudiées avant d’en arriver là, comme réduire le dividende des actionnaires à 0,5 euros au lieu de 2,28 euros par action pour l’année 2008”.

Rien n’arrive vraiment par hasard. Pas chez Total. Pour la CFTC, la règle des trois tiers doit enfin s’appliquer. Comme Nicolas Sarkozy le prône.

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